L'entre-deux mer est le nom donné aux canaux qui relient la méditerranée à l'océan atlantique. D'un coté le, canal latéral (Bordeaux Toulouse) et de l'autre le canal du midi (Toulouse Sète).
Sète Toulouse
Je longe donc l'étang de Thau, on est dimanche et je croise énormément de cycliste, je parle avec deux d'entre eux qui m'avertisse du fait qu'il y a certaine portions du canal qui sont exécrables. Il y a des racines de platane qui sortent du sol et certaines portions sont en travaux pour abatage de platanes malades.
Il fait beau, l'air marin me rafraîchit, je profite du moment présent...
Je profite tellement que j'avance trop et me retrouve au Cap d'Agde, j'en profite pour manger sur la plage puis remonte jusque Agde.
Me voilà au canal du midi, il y a pas mal de monde et les chemins sont propres, rien à dire.
Je roule jusqu'à Béziers, et passe le pont-canal d'Orb.
Je remonte jusqu'aux 9 écluses, il y a pas mal de monde, je ne m'y attarde pas trop.
Je cherche un endroit où poser ma tente et trouve mon bonheur dans des vignes à proximité de Colombiers.
Le lendemain, je reprends la route du canal et aborde la partie dite de « dégueulasse ». Effectivement, c'est bien pourrit... À chaque pont viennent les éternelles questions : faut-il rester ce côté ou bien passé de l'autre ? Quel côté sera le moins désagréable ? Et puis c'est comme à la caisse du super marché, on a TOUJOURS l'impression que c'est mieux à côté !
Pire, au bout de quelques centaines de mètres dans les meilleurs des cas, le chemin s'arrête sans raison et BAM, faut revenir au pont précédent.
Tous les kilomètres, il y a des panneaux « abatage d'arbre, interdiction de passer » mais il n'y a rien donc tout le monde les ignore. Sauf quand il y a vraiment l'abatage et BAM tu reviens une nouvelle fois !
Et c'est sans parler des chemins farcis de racines qui font aller à 10 15 km/h sur du plat !
Un enfer !
Je remplace vite les berges du canal par les bas-côtés de la départementale... Je retente ma chance à Homps, quelques dizaines de minutes à tourner et retourner pour finalement être à nouveau bloqué par les abatages me résigne une fois de plus à filer directement à Carcassonne par la route. J'aurais roulé 7 heures au lieu des 5 prévus...
Le soir, je trouve un coin sympa où poser ma tente sous un chêne et faire l'impasse sur cette journée...
Aujourd'hui, il fait bon, pas trop de soleil, mais du vent (qui me pousse, c'est déjà pas mal).
Je regagne le canal, la piste est nickel et file à bonne allure. Arrivé en Haute Garonne, j'ai même droit à une piste bitumée, la grande classe ! Je m'arrête à St Orens, chez Jessica, pour la nuit.
Réveil 7h30, je fais mes sacoches et me rends à Toulouse dans la joie et la bonne humeur... En effet, il me faut passer aux impôts et à La poste. Tout pour démarrer une bonne journée...
Je vais à mon appart pour y laisser le vélo et reviens sur les coups de 14h
C'est la dernière fois que je me retrouve « chez moi ». D'ici quelques semaines, un locataire posera ses valises en les cognant dans les angles des murs fraîchement repeints. Une perceuse à la main, il saccagera tout pour fixer un pauvre cadre Ikéa ! Snif snif !
La boule au ventre en repensant à tous les travaux que j'ai effectués à l'intérieur, j'enfourche ma bourrique et continu mon périple vers le nord laissant derrière moi deux ans et demi de ma vie... hou c'est beau... :')
Toulouse Bordeaux
J'emprunte le canal latéral qui va jusqu'à Bordeaux. Jusqu'à l'Atlantique, que de la bonne route (normalement)
Toulouse étant le point le plus haut de l'entre deux mers, je roule plus vite et suis rapidement aux alentours de Montauban. Je galère un peu à trouver un coin où me poser (beaucoup de petites exploitations avec les maisons aux alentours. Je trouve finalement mon bonheur à côté d'un champ de maïs.
Quatrième jour sur le canal, il me faut être à Bordeaux demain soir sinon, Mauricette va gueuler ! Je décide d'avancer un maximum.
Ce soir, je fais du « CouchSurfing », c'est quoi ? Des gens proposent d'héberger des voyageurs chez eux gratuitement. Ça tombe bien, il y a France Canada ce soir à la télé !
Journée longue près de 150 km et pour être honnête, c'est super lassant. Depuis Sète, c'est toujours pareil : des platanes, un canal, des écluses et de temps à autre, un pont canal... Vivement la fin ! Sans compter le fait que j'ai mal aux fesses depuis quelques jours, il faudra que je trouve une solution (en même temps, je n'ai qu'un simple short donc pour les longues distances, c'est pas l'idéal).
J'arrive un peu avant 19h chez Pierre et Marion, un couple de mon âge. Très chaleureux, on discute pas mal, on prend l'apéro, le repas et le dessert devant le match (hé hé!).
Pierre me parle d'une piste cyclable qui part de Sauveterre de Guyenne, un peu plus au nord et qui va jusqu'à Bordeaux. Je risque de quitter le canal plus tôt que prévu et c'est pas pour me déplaire.
Arrivé sur Bordeaux
C'est donc sans remords que je favorise la piste cyclable au nord plutôt que la fin du canal.
Je pars sur les coups de 8h de La Réole, remonte jusqu'à Sauveterre.
Il n'y a quasiment pas de piétons, pas beaucoup de cyclistes non plus d'ailleurs. La piste fait 55 km en faux plat descendant. Elle suit les vignes et rejoint une ancienne voie ferrée réhabilitée avant d'arriver à Bordeaux sur le pont de pierre.
J'ai rendez-vous à 18h à Bordeaux, j'ai donc tout le temps de profiter, c'est une des première fois où je me sens vraiment en voyage, je prends le temps de me poser pour manger mon repas, prendre des photos et manger des fruits piqués dans les champs mais ça chuuut !
Petit apparté mécanique après une semaine de pédalage,
J'ai rencontré quelques problèmes depuis mon départ.
Problème 1 : Mes sacoches avant tombent dès que je prends un trou. Ça m'est arrivé entre Lodève et Sète à un trentaine de km/h (ça fait bizarre sur le coup) puis plusieurs fois dans les chemins pourris entre Béziers et Carcassonne.
Après plusieurs tentatives de positionnement différent, j'ai finalement trouvé la position qui fonctionne pas mal.
Problème 2 : Ma roue avant est voilée (3 – 4 mm). Je ne sais pas si c'est sur la route, avec le poids du vélo, lorsque les sacoches sont tombées, ou si c'est en garant le vélo à côté des magasins, souvent, ils n'ont que des petits supports où on ne peut mettre que la roue avant du vélo, il se trouve en peu en porte-à-faux et j'évite de me mettre à ces endroits-là désormais.
Problème 3 (le principal) : J'ai mal au cul ! Je profite de mon passage à Bordeaux pour demander conseil dans un magasin de vélo. Je pense que le gars me prend un peu pour un fou. Depuis le début, je n'ai rien d'autre qu'un pauvre short de foot, pour 200 bornes, ça passe, pour 800, ça fait mal !
Il me conseille une sorte de grenouillère qui risque de me faire rester célibataire encore un moment...
À 85 €, j'espère que ça va fonctionner autrement, j'aurais doublement mal aux fesses !
Bordeaux
C'est la troisième fois que je viens à Bordeaux et, à chaque fois, il pleut ! J'y croise la première averse de mon voyage en attendant Mauricette, rencontré en Australie il y a cinq ans.
Weekend tranquille en perspective avec de la pluie, Bordeaux ne doit pas m'aimer...
Étape 2 terminée 540 km, direction Nantes !
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