Région de Mendoza
Après 10 mois à travailler à l'hôtel, je reprends la route vers le nord. Je ne suis pas seul pour ces premiers jours, Nacho, le propriétaire de l’hôtel, est à mes côtés.
De peur que mes genoux ne me fassent pas défaut une nouvelle fois, on part en début d'après-midi comme je le fais à chaque fois que je reprends le vélo.
C'est l'automne, la journée, c'est la saison parfaite : grand soleil, une quinzaine de degrés, parfait pour pédaler. La nuit, c'est autre chose, il fait froid, les températures frôlent les négatives mais nous sommes équipé en conséquence.
Les trois jours à deux se ressemblent : mes genoux me font mal, je décide de continuer tant que ça n'empire pas. Nacho, quand à lui galère lorsque ça monte trop car il lui manque des vitesses (les plus faciles). On se retrouve donc à monter les fameux « caracoles » de Villa Vicencio principalement à pied et finissons en stop jusqu'à Uspallata.
Car un autre défaut de l'automne, c'est la longueur des jours. Ça m'avait complètement échappé mais le soleil se lève à 8h30 et se couche à 18h30. C'est court, il ne faut pas traîner...
Le dernier jour de « cohabitation », alors que tout commencer bien, en début d'après-midi vient à souffler un vent de côté qui nous empêchera là aussi de finir dans les temps voulus. C'est Ricardo, le papa de Nacho qui nous emmène jusqu'à Barreal en voiture, notre objectif final...
Ricardo soucieux de ne pas me laisser dormir dehors, demande au poste militaire si je peux dormir avec eux. Impossible à la caserne mais Enzo, un militaire, dit que je peux planter ma tante dans son jardin, qu'il me rejoindra dans la soirée. Mickaël, ami des militaires...
Avec Ricardo et Nacho, nous partageons ensemble la dernière bière et ce sont les au revoir avec deux personnes avec qui j'ai partagé mon quotidien pendant près d'un an. Je me retrouve désormais seul et j'avoue que ça me fait un peu bizarre mais le paysage me change les idées...
Région de San Juan
Les jours suivant, de retour sur la route 40 et des faux plats. La route est vraiment bien asphaltée, j'avance à plus de 100 kms par jour, aidé par un vent faible mais globalement favorable. En ce qui concerne mes genoux, ils me font toujours mal mais pas assez pour m'arrêter pour le moment.
Région de la Rioja
Par prévention, je décide de m'arrêter à Villa Union une grosse demi-journée. Je me réchauffe à la station-service, électricité, internet, toilettes... Que demander de plus ?
La tente à côté de la station, je fais la connaissance d'Hector et ses deux frères. Ils sont vendeurs ambulants. Le lendemain matin, ils me proposent de m'avancer sur la route une vingtaine de kms. J'accepte, sur le trajet, ils m'invitent à un barbecue, j'accepte également (pour le bien de mes genoux bien évidemment...).
Aicuna
Je reprends la route en milieu d'aprèm, poursuis la montée commencée avec le camion. Le froid me fait profiter de paysages enneigés superbes, je passe le col et redescends, congelé, jusqu'à une sorte de petite chapelle dans laquelle je trouve refuge pour la nuit. Mickaël, ami des catholiques également...
Avec un peu de recul, c'est cette journée qui m'a peut-être remis dans le bain du voyage : rencontres, bons moments, paysages magnifiques...
Pour ma dernière nuit dans la région de la Rioja, je cherche un spot que m'a conseillé un voyageur à vélo croisé dans la journée. Ne trouvant pas, je vais voir la police, ils me proposent de m'héberger. La nuit ne sera pas des meilleures, ils fument (mes fringues puent), font du bruit mais au moins, je suis au chaud...
Prochaine étape, le Nord Ouest Argentin, si ce n'est pas l'endroit le plus connu pour nous européen, les Argentins m'en vante la beauté depuis un an et demi ! Ça promet d'être très beau et brûlant pour les mollets avec mon arrivée sur l'altiplano qui oscille entre 3800 et 4200 mètres d'altitude !
9145 kms au compteur...
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