23 décembre 2019

Amérique du Sud #41 São Paulo - Paraná - Iguazú (Brésil et Argentine)


Du côté de l'état de Sao Paulo, le temps n'est guère meilleur qu'à Rio. J'ai quand même droit à une journée de soleil et quelques éclaircies de temps à autres...

Ma journée de soleil à Sao Paulo :


Petit point de vu bien sympa au petit dej :

Vue à gauche, vue à droite 

Et quelques autres merveilles sur la route...



Des ennuis de vélo...

   Pédales 

      Alors que j'avais racheté des pédales à Ileüs il y a "à peine" 2000 kms, celles-ci commençaient déjà à grincer, sur la route, une d'elles se bloque littéralement et j'arrive par chance, en descente, juste devant un atelier de vélo (c'est totalement impossible de pédaler avec une pédale bloquée)

Le vélo est dégueulasse à cause des pluies et du sable de la côte, malgré le beau temps, je n'ai pas pris soin de remettre de l'huile sur la chaîne et le gars me prend un peu pour un mauvais papa de vélo je crois...

   Boîtier de pédalier 

      Je me rends compte que mon boîtier de pédalier est cassé, ce qui donne du jeu aux plateaux. Le problème est toujours le même : trouver des pièces de qualité en Amérique du Sud (dans la majorité des pays) coûte deux fois plus cher qu'en France. Le gars me file un jeu de vieilles pédales qui n'ont pas l'air trop pourris, quant au boîtier, ça attendra certainement jusqu'en France, si il tient jusque-là...

    Vis de la roue avant et lumières 

      Derniers soucis, un des deux écrous de blocage de ma roue avant grippe à ne plus vouloir quitter son pas de vis. Je faisais levier sur la sorte de prise de la dynamo qui sert à brancher les lumières (elles aussi déjà fatiguées). Cette prise finie pas céder, condamnant les lumières définitivement...

Pour ce qui est de la vis, c'est un pas de vis ultra compliqué à trouver, même en France, même via Shimano (le fabricant). J'en avais finalement trouvé deux, d'occasion, dans une visserie à Mendoza. Le gars me met de la graisse blanche, en attendant de mieux...

Peruibe

      Même si, depuis quelque temps, un petit nuage semble attaché à mon vélo, dans mon petit malheur, je profite d'un vent favorable sur une route relativement plate ce qui me donne une moyenne de 130 kms par jour, j'arrive même à 150 juste avant de rencontrer Marcelo à Peruibe.

C'est un nouveau contact qui m'a été donné par Marta et Julian, Marcelo travaille dans une papeterie avec ses frères et sœurs. Il a fait un petit voyage à vélo au Brésil et un autre, un peu plus long, au Portugal et en Espagne.

Il vit dans une charmante petite maison en bois, dans la forêt près d'une cascade. Il rêvait d'habiter ici étant petit, je trouve l'histoire sympa...


Le samedi, on ne fait pas grand choses à part se reposer, cuisiner et manger, le dimanche, alors que Marcelo passe une sorte d'examen, je reste dans la maison familiale, devant la télé à jouer avec le petit Nathan, son neveu.


Derniers au revoirs avec Marcelo, à 43 ans (il ne les fait carrément pas), il ressemble peut-être au Mickaël du futur, tranquille sur son petit lopin de terre, un brin en marge de la société...

Des ennuis de vélo (partie 2)

   Compteur

      Avant d'arriver à Rio, c'est mon compteur qui commence à fatigué et malgré mes tentatives de le réparer, il s'éteint constamment et se rallume perdant les kilomètres, les dimensions des roues ect...

Une fois à Rio, j'en ai acheté un nouveau, premier prix 10 €, les produits de marque en valent plus de 40 (même à Décathlon de Rio car oui, il y a quelques magasins de la firme française en Amérique du Sud !). Le mien m'avait coûté 20 euros à décath France et à duré plus de 30 000 kilomètres en comptant (jeu de mots) le voyage jusqu'à Londres.

Petit calcul 

      Lors de l'installation, avec la nouvelle notice, je me suis rendu compte que j'avais justement jamais changé la circonférence des roues alors que mes pneus "sud américains" sont plus gros que ceux que j'avais utilisé lors de mon premier voyage. 

Pour faire bref, je réalisais à chaque tour de roue 1,8 cm de plus que ce que le compteur affichait. Une simple division me donne 12,7 millions de tours de roue depuis le début du voyage, soit 230 kilomètres à rajouter à la distance totale du voyage.

Fin de l'état de Sao Paulo 

      Dernier point touristique de l'état de Sao Paulo, un détour à Ilha do Mel (l'île du miel). Il paraît que c'est magnifique, même la route serait belle, une jolie descente que je prévois de remonter en bus (hé hé !).

Encore une fois, les prévisions de pluie pour les trois prochains jours m'obligent à faire l'impasse sur le lieu... Je passe quelques jours assez compliqués, c'est très humide, il fait assez froid mais je trouve quasiment tout le temps des coins à l'abri pour poser ma tente et limiter cette sensation de froid...

La pluie me tapant sur le système, je m'arrête pour un petit dej / buffet à volonté (re jour de fête !!). Alors que je me remplis la panse pour la journée, la pluie redouble, je décide d'attendre l'accalmie et de réserver mon billet retour, de Buenos Aires. Quelques heures passées avec les cartes chez Marcelo m'ont fait estimer ma probable avancée, le rendez-vous est pris pour dans deux mois, le 30 janvier sonnera la fin du voyage...

C'est sous ce déluge que mon nouveau compteur rend l'âme, il avait passé quelques grosses averses ne me laissant pas de doute sur son imperméabilité vantée sur l'emballage... Imperméable mais pas trop, il est rempli d'eau, après un passage dans le riz, il ne redémarre pas, je terminerai le voyage sans, ajoutant les kilomètres jour après jour via l'application GPS...

Pendant ce temps là, à Rio...

Paraná

      Mon passage sur l'interminable côte brésilienne se termine ici, direction l'ouest, à travers les terres de l'état du Paraná. L'océan est remplacé par une mer de champs de soja, de maïs et, parfois, de forêts, parfois...



C'est sur cette route que je passe les 30 000 kms (30230 donc en réalité). Alors que les 20 000 kms avaient étés fêtés sobrement avec un verre de lait en poudre et du sucre (vive ma crise vénézuélienne), c'est un petit gâteau à la banane qui fera l'affaire cette fois...


Il ne manquait plus que la bougie...

Je fête également mon 3 ème jour de beau temps depuis 24 jours !! Youhou...

Pas de bougies mais un joli spectacle, des centaines d'étourneaux ont décidé de passer la nuit dans les trois arbres juste à côté de ma tente, c'est au coucher de soleil qu'ils s'y réfugient dans un vacarme sans nom...

Par chance, le sol étant un peu boueux sous les arbres, je n'y avais pas élu domicile !



L'enfer du voyageur à vélo !

      Sans eux, le voyage serait bien différent, il me paraît normal de les évoquer : les "perforeurs" officiels des pneus de vélo !


Ce sont en fait des résidus de pneus de camions ou de voitures éclatés. Un pneu, ce n'est pas seulement de la gomme, il y a tout un réseau de fils de fer à l'intérieur et sur les routes très empruntées, c'est un vrai fléau !! La majorité du temps, on peut les éviter, rouler à côté,  mais parfois, distrait par la recherche d'arbres fruitiers, de beaux paysages ou de jolies filles, BAM, c'est le drame !

Le côté positif est que même si je me rends compte que j'ai crevé, les trous sont suffisamment infimes pour ne pas être à plat dans la demi-heure. J'arrive même à devoir regonfler mes pneus seulement tous les deux voire trois jours. C'est d'ailleurs devenu ma nouvelle technique de réparation, attendre un coin tranquille pour réviser tout le pneu... 

Foz de Iguaçú 



      Un anglais, croisé dans l'état de Sao Paulo, qui voyage à vélo, m'avait donné le contact d'une casa de ciclista dans la ville. Lorenço, reçoit depuis 7 ans les voyageurs cependant, il a une dent contre les "malabaristas" (les jongleurs) et les artistes de rue. Il a eu des problèmes avec la police qui a trouvé de la drogue chez lui donc et désormais, tous les gens avec des rastas, en subissent les conséquences...

Lors de la deuxième journée, il accepte, tout de même, un couple de brésiliens clairement artistes de rue, Nicole et Marjory (Marjory est masculin au Brésil).

J'attends une nouvelle fois que le mauvais temps passe, je lave le vélo de fond en comble, les sacoches, la tente, les sacs... Je répare ma roue arrière crevée, je retire une dizaine de petits bouts de ferraille dont trois d'entres eux ont percé la chambre à air.

Le troisième jour, c'est dans l'après-midi qu'est annoncé une éclaircie, c'est le moment que je choisis pour faire les 25 kilomètres jusqu'aux cascades. Lorenço, via l'association de cycliste a pu me récupérer une entrée gratuite et invite le couple de Brésiliens à me suivre et qu'ils devraient pouvoir rentrer avec moi.

Cascades d'Iguaçu 

      En mode "léger" nous allons jusqu'aux cascades, une fois entré dans le parc, les dix derniers kilomètres se font dans une jolie forêt bien bruyante d'animaux vivant ici.



À l'arrivée, le spectacle est superbe, des centaines et des centaines de mètres de cascades et un petit chemin qui nous amène, un peu plus loin, via des passerelles à l'intérieur de la gorge du diable...



Je me souviens de Carol, rencontré juste avant d'arriver à Salvador qui me disait : ça ne peut être créé que de la main de Dieu tellement c'est incroyable ! J'avoue que si j'étais croyant, ça apporterait certainement de l'eau au moulin (re jeu de mots).



Petit coin sympa pour réparer un vélo... Puis retour en bus jusqu'à l'entrée du parc...

Un petit air de Abbey Road !

Sortie du Brésil 

      Le lendemain matin, ce sont les au revoirs avec Nicole et Marjory, ils repartent vers l'est, pour moi, le sud, la sortie vers l'Argentine et le passage de l'immigration Brésilienne que je crains depuis quelques semaines.

J'arrive tendu au guichet, essayant de ne faire rien paraître...

Les politesses, la dame tape deux trois trucs sur son PC et me tamponne le passeport. Là, je me dis : c'est bon, je peux partir ! Mais elle tique et me dit : heu, votre visa est périmé depuis 54 jours !

Et là, le grand spectacle MickaëlSHOW :

Vraiment ? Quoi ? Je suis illégal depuis 54 jours ? Mais ma dernière entrée date de moins de trois mois, regardez le tampon !

Car oui, je me suis arrangé pour sortir juste avant les 90 jours qui suivent ma dernière entrée, envisageant cette belle excuse du "Je croyais que c'était trois mois comme dans les autres pays !".

Bref, elle part voir une collègue, me demande si je compte revenir au Brésil, je réponds que non, elle RE tamponne mon passeport de manière identique et tchao merci !

Deux mois à flipper, à faire des recherches sur Internet, aller à la police, aux ambassades pour finalement réaliser le passage le plus rapide entre deux pays de tout mon voyage : Cinq minutes entre la fermeture et l'ouverture de mon cadenas, car oui, je pensais traîner...

Retour au Brésil... ou pas !

Puerto Iguazú 

      Argentine, me revoilà ! J'ai une pêche d'enfer ! Entre le fait d'être sorti du Brésil sans amande et les "Che Boludo!" qui me titillent à nouveau les oreilles, seuls le retour à la réalité de la piètre économie Argentine me fait redescendre (un peu) de mon nuage.

En deux ans, le peso argentin à triplé (passant de 20 à 60 pour 1 dollars US) sans que le plafond de 4000 pesos par retrait au distributeur n'augmente. En gros, je retire 66€ maximum et je paye 11€ de frais... La banque française ne change rien (j'ai d'ailleurs une carte d'une banque anglaise "zéro frais", les frais sont "du côté" argentin, tu payes et tu te tais... Ça va que je voyage en mode radin car sinon tout payer en carte (et encore une fois il y a des frais de parfois 20%), le touriste lambda y perd la peau des fesses...

Bref, je suis de retour, je profite, bien content de reparler espagnol !

Direction donc les chutes côté hispanophone cette fois. Je pars en premier lieu aux gorges du diable, si au Brésil, le belvédère était "à l'intérieur" des gorges, côté argentin, c'est d'en haut qu'on voit le spectacle.



La force dégagée par le lieu me fait me sentir tout petit, c'est impressionnant !



Le plus du côté argentin vient des autres randonnées que l'on peut faire. Le parc est d'ailleurs beaucoup plus grand et, arrivé seulement sur les coups de midi, il me sera impossible de tout voir.

Je fais les deux principales qui suivent les centaines de mètres de cascades que l'on voyait lorsqu'on était du côté Brésilien, l'une en partie haute et l'autre en partie basse.




Là aussi, les mots ne valent pas grand chose...

Les randonnées se font via des passerelles, à travers la forêt habitée de ses locaux...



Koatie


Sur le retour à Puerto Iguazu, j'hésite à poser la tente en forêt, finalement, l'éventuelle rencontre avec d'autres locaux m'en dissuaderont...


Me faisant refouler gentiment des stations services, de la communauté indigène, je finis, après recommandation de la police et des militaires, juste à côté de ces derniers avec les SDF à moitié bourrés de la ville... 

Juste avant ça, parlant avec un gars de la sécurité que je voulais passer au Paraguay mais qu'il était trop tard pour les bateaux, il me dit, tout fier de son conseil : Mais regarde, tu passes le pont Argentine - Brésil puis celui Brésil - Paraguay et ce soir tu y es !

J'y fais un grand sourire et y explique que j'ai une amande de plus de 1000 euros qui m'attend au Brésil... On rigole...

C'est donc bien par bateau que je passerai la frontière pour le Paraguay, briffé le matin même par la police Argentine (bien qu'adorable) : C'est des voleurs et des branleurs mais de bons maçons, on doit bien l'avouer !

Je préfère aller y faire un tour et me faire ma propre opinion, le bateau arrive...


Au compteur ; 30 600 kms


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