L'avant départ
Il refait son apparition, ce que je définirai comme « le sentiment du voyageur au long cours ». Un mélange de nostalgie et d'impatience. Nostalgique de laisser ses proches, une situation, une façon de vivre sans gros accros dans laquelle on peut trouver satisfaction face à l'impatience de vivre une expérience qui, sur le papier, se présente comme extraordinaire.
Trois ans que je pense à partir en Amérique du Sud, le projet au départ était vague puis a mûri au fil du temps et des rencontres, ce sera le tour du continent en vélo.
Banque, vendre la voiture, modifier forfait téléphone, démarches pour le visa (dossier et déplacement à Paris), soirées d'au revoir, résiliation complémentaire, point kiné, dernières modifs vélo / matos, logo blog et je dois oublier pas mal de choses... Les deux derniers mois ont étaient bien chargés et je n'ai même pas eu le temps de m'entraîner à pédaler (vélo prêt 6 jours avant le départ) ni même de faire un article « d'avant départ » pour le blog. De toute façon, il me faut rester 10 jours à Buenos Aires en attendant un 3ème rappel contre la rage (tient, j'ai zappé les vaccins dans la liste..).
Savoir profiter du moment présent... |
Le parcours :
Arrivé à Buenos Aires, direction la Patagonie et Ushuaia la terre la plus australe de notre chère terre. Viendra ensuite le passage le plus physique en remontant les Andes jusqu'en Équateur. La route la plus incertaine quant à son moyen de réalisation : La traversé de l'amazone d'Ouest en Est et la dernière ligne droite en suivant la côte Est du Brésil jusqu'à revenir au point de départ.
Viendront forcément s'ajouter quelques détours, retour(s) en France et autres excursions, à vélo ou à pied, prévues ou pas encore : virée en Antarctique, îles de Pâques, Archipel des Galapagos, Uruguay, Paraguay et plus si affinité !
Sur la route :
Le but est de travailler pour compenser frais, même minimes, du voyage à vélo. L'économie n'étant pas la même en Argentine qu'en Europe ou en Australie, j'ai le plan B qui est de faire du volontariat (type Woofing ou HelpX) afin de faire des pauses et rencontrer des gens à moindres frais.
Le moyen de locomotion :
Le vélo ! J'avais déjà fait une petite intro sur le sujet au départ pour Brest (lien) après relecture, j'ai oublié de parler du côté écolo qui me semble quand même important. J'ai d'ailleurs, depuis l’Angleterre (le panneau solaire chez les copains rosebeef, c'est pas top :/) monté une sorte d'accumulateur qui me permet de générer du 5V (pour recharger portable et tablette) me rendant quasi autonome (la tondeuse reste à brancher sur secteur...).
Départ
Me voilà donc à l'aéroport de Toulouse, déposé par la prométante équipe de Roller Hockey (5ème division déjà !).
3h30 d'avion direction... Istanbul... Ouais, c'est pas trop la bonne direction mais j'ai choppé le vol que je pouvais ! Une nuit à l'aéroport et le lendemain, 15 h de vol pour Buenos Aires. Arrivé à 21h, j'ai vraiment la flemme de me taper le montage du vélo et les deux heures de route pour aller en ville, je remets ça au lendemain.
Buenas Noches !
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Transport du vélo :
J'ai bien fait les choses, j'avais récupéré un carton de vélo dans lequel j'avais fait une ossature puis blindé de papier bulle (merci Marion!). Au total, un colis de 40 kg auquel s'ajoute 30 kg de sacoches.
Autant le côté packaging, j'ai géré autant la légalité du contenu du packaging, bah j'ai zappé !
À Toulouse, on me demande ce qu'il y a dedans, tout naïf je dis « bah tout pour voyager » me viens à l'esprit le réchaud, ils me le font sortir et refuse de prendre la bouteille d'essence (vide bien sûr) mais elle sentirait trop l'essence. Ils me laissent par contre le système réchaud (tubes et gicleur certainement pleins d'essence...) bref un peu n'importe quoi...
Sur le moment, je ne trouve rien de plus d'illégal ou dangereux mais après réflexion, j'ai un briquet, des petits aérosols, un couteau à cran d'arrêt (oui oui, c'est interdit même en soute d'après elle, j'ai pas vérifier) et certainement d'autres choses dont je n'ai pas encore pensé...
Malgré ça, tout est encore là, en bon état et je peux définitivement chasser les images de roue pliée en « 8 » de ma tête.
Deux heures me sont nécessaires pour remonter le vélo, à cause de l'ossature, il m'a finalement fallu démonter plus que prévu : les deux roues, les deux béquilles, le guidon, la selle et les pédales.
Il est 8h quand je quitte mon petit carré d'herbe devant l'aéroport direction, l'autoroute ! Oui, je n'ai pas d'autre choix, j'ai bien demandé à la police et c'est eux qui m’encouragent à la prendre. Trois ou quatre kilomètres plus loin, je ressors, pas traumatisé pour autant...
Les routes sont un peu défoncées, la circulation plutôt bonne, beaucoup de clébards et j'arrive sans encombre chez Marta et Julian qui m’accueillent pour les prochains jours.
Ils ont mon âge, sont argentin et fabriquent des sacoches pour les voyages à vélo.
Mes premiers jours ne ressemblent pas à grand chose, je profite du temps couvert et venteux pour faire la paperasse (pour changer) : tentative sans succès d'ouvrir un compte en banque, numéro de sécu (trois heures d'attente!), téléphone, recherche hôpital pour le vaccin à faire, recherche d'une nouvelle bouteille d'essence.
La visite commencera vendredi avec le soleil (normalement) et en vélo samedi avec Julian !