Ça y est, je pars (enfin) vers le sud,
Ce qui m'attend n'est pas la meilleure période du voyage : La route 3 qui m'amènera directement jusqu'à Ushuaia. Du vent très fort majoritairement à contre-sens, des lignes droites, des camions, pleins de camions, du très chaud, du très froid (je suppose)... Bref, 2500 / 3000 kms de pur bonheur que j'espère faire en moins 2 mois pour remonter suffisamment à l'ouest du continent pour ne pas avoir trop froid cet hiver.
En plus de ça, c'est pas « the place to be » pour le tourisme, hormis la péninsule de Valdès plus quelques petites « attractions » sur la route, il n'y aura rien de très intéressant...
Le retour à la réalité est compliqué, un vent extrêmement fort de face me fait parfois descendre à 6 km/h, il fait très chaud, je m'arrête aux heures les plus chaudes dans un abris-bus. Je reprends la route vers 15h jusqu'à la nuit (bien plus agréable!).
Sierra de la Ventana
Sierra de la Ventana est une ville, mais aussi, la seule chaîne de montagnes de toute la pampa. Je souhaite faire la randonnée qui amène jusqu'à la « fenêtre » d'où le nom, mais la rando part de 25 kms à l'ouest de la ville (où j'étais la veille). Autant en voiture, 50 bornes, tu t'en fiches, autant en vélo, j'ai un peu les boules...
Je retrouve Carolina du couchesurfing de Pigüé, il fait finalement beau et bon. Pour la rando, c'est guide obligatoire, soit disant pour des raisons de sécurité (la rando ne nécessite aucun matériel particulier, ils nous prennent pour des jambons je crois...) et il faut en plus payer l'entrée au parc (Europe, tu me manques!). C'est pas ce que ça coûte, mais bon...
Le bon côté des choses est que la guide explique la formation de la chaîne, la faune, la flore... Ce qui rend l'expédition plus intéressante.
Au retour, on évite de peu une averse, le ciel se dégage, le temps de prendre une douche au pied de la sierra et de repartir.
Bahia Blanca
Courte étape à la ville de Bahia Blanca, je retrouve Santiago (fils de la femme de Gerardo), qui travaille ici en temps que journaliste. Je refais un peu de stock de matière première pour mes breloques artisanales, visite un peu la ville et repars le sur lendemain. Je tente de vendre mes produits dans le centre de la ville mais fait l'erreur de demander à la police s'il y a un endroit dédié. Ils me disent qu'il faut payer une autorisation à la mairie. Vu le nombre de vendeurs à la sauvette sur la place, j'y fais gentiment comprendre qu'il se fiche de moi et je reprends finalement la route (la prochaine fois, je demanderai rien du tout...)
La route 3
Les jours suivants se ressemblent, les lignes droites sont bien là, le vent, les arbres font placent aux arbustes et je passe mon temps sur une sorte de causse sans fin... Pas autant de camion que je craignais, dans les endroits les plus fréquentés, la route est large et je me sens en sécurité.
Face à la difficulté de trouver du pain sur la route, je réalise des galettes (type chapati) pour ne manquer de rien ! |
Programme de la journée (faut pas manquer la chicane !) |
Un soir, en arrivant à la station-service, je crève pour la première fois du voyage. C'est probablement dû au sur gonflage des pneus, le gars m'avait prévenu lors du gonflage à Bahia Blanca, j'ai pas voulu l'écouter... Me voilà occupé pour la soirée...
C'est quand même bien ennuyant et le mot d'ordre est « PATIENCE ». Beaucoup de salutations sur la route et quelques courses avec les vautours, faucons, perroquets et autres guanacos me divertissent de temps à autre...
Un arbre en patagonie...
En approchant de la péninsule, je rencontre quelques voyageurs dont Grégory et Jessica (Belge et Brésilienne) qui voyagent en van ainsi qu'Alice et Anne (française et espagnole) qui voyagent en stop. Toujours aucun cyclotouriste à l'horizon, il y en aurait un peu plus devant moi mais ce n'est peut-être qu'une légende...
Péninsule de Valdes / Puerto Madryn
La réputation de la péninsule vient essentiellement de la présence de baleine franche australe qui viennent dans les eaux chaudes du golf pour se reproduire et/ou pour mettre au monde les balaineaux en voie de disparition. Si les baleines ne sont plus là depuis un mois, il reste des lions de mer, des éléphants de mer, des pingouins qui sont là toute l'année. Les orques et dauphins sont eux, plus difficile à observer.
La visite coupe court, les voyageurs en vélo sont interdits. La raison est qu'il n'y a qu'un camping officiel et que la boucle pour visiter la péninsule fait plus de 100 kms minimum. Il est nécessaire de faire du camping sauvage qui est interdit Il est nécessaire de faire du camping sauvage qui est interdit (beaucoup de voiture font de camping sauvage mais bon...)..
Mon unique point touristique de la route 3 tombe à l'eau... J'avance jusqu'à Puerto Madryn par une route de terre qui longe la mer, qui devient par intermittence route de sable (un enfer!) et me retrouve à pousser mon vélo sur une dizaine de kilomètres en plein cagnard !
Un peu gêné, je recontacte Noella qui s'était proposée de m'accueillir et dont j'avais dit « dans trois ou quatre jours » pour y demander si ça la dérange de me voir débarquer le soir même (et puis on est le 30 décembre également!).
Sans soucis, je rejoins donc Noella et Hector, s'en suivent cinq jours en leur compagnie, on parle beaucoup de tout et de rien, ils connaissent plein de choses et même Florent Pagny ! (pas personnellement bien sûr). Je rencontre chacune de leurs deux familles, pas mal de leurs amis lors de barbecues et lors du réveillon qui se fait ici (le plus souvent) en famille (comme Noël).
Le dernier jour, on visite la péninsule, en camionnette cette fois, les lions de mer, éléphants de mer et pingoins sont bien là, on rentre sur les coups de 20h, épuisé et Hector qui a conduit les 200 300 kilomètres bien plus.
C'est un peu la boule au ventre que je les quitte, contrairement à Marta et Julian de Buenos Aires ainsi la « famille » balcòn del arroyo étant proche de Buenos Aires, je me disait que je les révéré probablement un jour, ici, à 1400 kms, ça ressemble plus à un adieu qu'à un au revoir :(
De retour sur la route 3
Près de 2000 kms me séparent encore d'Ushaïa. Un mois (et demi?) se profile à l'horizon (tout plat) à pédaler contre le vent et les prochaines semaines s'apparentent plus à un défi qu'à un voyage tant ça va être ennuyeux et certainement compliqué...
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