Gros article en perspective tant le Nord Ouest Argentin est vaste, plein de merveilles et pour le coup tout en montées...
Route 40
Je rentre dans la région par la route 40, la partie sud de Salta se passe super bien « kilométriquement » parlant. J'avale les kilomètres : 120 kms par jour minimum, la faute à un vent globalement favorable et une route relativement plane. Paradoxalement, je ménage mes genoux, bien aidé par des repos au chaud à la police de Pituil et aux pompiers de Belen.
Le vent fait de temps en temps des siennes, je reste un jour dans une sorte de grand abris bus perché sur un col à 2200 m, au programme : couture, l'indémodable film Léon ainsi que La Plage que j'ai trouvé totalement naze (et dire que ça fait parti des films que kiffent les voyageurs...). Si quelqu'un peut m'éclaircir sur le but du film car moi pas avoir compris...
Bref, retour au vélo et à un autre épisode venteux lors de mon passage à Cafayate. Pour poursuivre la route, deux options : une vers le nord, la route 40 que je suis depuis le sud argentin ou bien la 9 qui part vers les fameuses gorges de las Conchas. La proximité de Salta par la 9 ainsi que le vent terrible venant du nord me feront finalement dévier de la 40. Le vent dans les gorges est puissant mais tourne beaucoup, il m'est plus favorable que défavorable.
Les gorges sont merveilleuses, je fais la connaissance d'un groupe de voyageur artisanaux ainsi que de Victoria et de Luis (brésiliens à vélo) avec qui je passerai la soirée. Petite aparté pour dire que je ne ressent plus aucune douleur aux genoux et mentalement c'est génial !
Salta
Arrivé à Salta avec un record : 165 kms en une journée. Le fait de savoir que je vais dormir au chaud m'a donné des ailes, j'arrive de nuit dans les bouchons de Salta.
M'attendent Romina (habitante de Salta) et Carolina, une Colombienne en CouchSurfing.
Durant mes 5 jours à Salta, sont au programme : repos, réglage du dérailleur, visites de la ville et vin ! Je rencontre également Hélène, une française expat connu via l'hôtel quelques mois auparavant...
De Salta à Jujuy
Très bonne surprise que cette route-là. C'est vallonné, vert (ce qu'ils appellent ici : la yungas). Le lendemain, la descente est super agréable et les paysages encore plus impressionnants de diversité (je me suis quand même tapé 1000 kms de désert depuis Mendoza !)
Le froid
Durant cette partie du voyage et encore plus lorsque je monte, le froid fait son apparition. L'amplitude thermique est très importante, on passe de 15, 20 voire 25 degrés la journée pour descendre vers 0 la nuit. Une nuit, le thermomètre descend même à -5 me gelant totalement l'eau de mes bouteilles, c'est à la limite du supportable et des emplettes sont à prévoir rapidement...
À l'attaque de l'altiplano !
Après Jujuy où je ne fais que passer, j'entre dans le dur. L'altiplano se trouve à 4000 mètres, je suis à 1300 à tout casser. La montée se fait par de larges vallées et des montées relativement douce mais avec du vent de face (ça ne pouvais pas durer...). Les kms à la fin de la journée s'en ressentent énormément : 10 kms heure en moyenne, 60 / 70 kms par jour... J'ai pas l'aligot entre les mains encore...
Mes journées sont également saccadées en raison des lieux « touristique » dont je me fais plaisir de faire des détours sans compter mes envies de prendre des photos de ces paysages de dingue !!!
Purmamarca
Petit village ultra touristique, je ne m'y sens pas forcément alaise mais c'est super beau, je laisse mon vélo à l'office de tourisme, marche sur les hauteurs de la ville puis dans les rues avant de redescendre dormir dans le lit de la rivière.
C'est sur la route reliant Purmamarca et Humahuaca que je passe la ligne imaginaire du tropique du capricorne. 30 kms plus au sud, je passais les 10 000 kms de pédalage sur le continent sud américain !...
Humahuaca
Second point touristique en raison de sa « montagne aux 14 couleurs ». Impossible de trouver où laisser le vélo en ville, j'attaque les 25 kms de piste bien raide avec le vélo. Quelques kms plus haut, je cache la bici, fais du stop et quelques minutes plus tard, me voilà arrivé devant le tableau...
Aillant recroisé le groupe de voyageurs, ils me proposent de dormir dans une petite cabane prêtée par un local. Ils partent finalement à un festival pour la nuit, je dors avec le petit chat bien insistant sur le fait de vouloir dormir dans mon sac de couchage... Je renoncerai à lui en empêcher dans la nuit...
Le lendemain, je traîne au bar pour voir France Pérou puis repars, les trois points en poche vers le nord et les 8 ème de finale.
le laguiole à l'assaut des cactus !! |
Iturbe / Iruya / San Isidro
Iturbe est un petit village à 5 kms de piste de la route 9. J'y reste dormir et y laisse le vélo pour partir le lendemain direction Iruya, un village perdu à deux heures de piste.
Je suis plutôt déçu par Iruya, la route pour y accéder est jolie mais le village en lui-même ne m'enchante pas autant que ce que l'on me l'a vendu... Mon émerveillement viendra par hasard en croisant un Uruguayen le matin puis un groupe d'États-uniens venant de « San Isidro ».
La petite maison dans la montagne... |
7 kms de marche en suivant une rivière où serpente difficilement une piste bien écorchée. Un village andin par excellence et une question : pourquoi créer un village ici perdu dans les montagnes ??? On me répondra que le commerce se faisait avec d'autres petits villages similaires dans les montagnes voisines (une autoroute des crêtes en quelque sorte...).
Retour en stop avec deux Françaises et le même acouphène me reviens une nouvelle fois : la partie Cachi / San Antonio de los cobres de la route 40 est vraiment magnifique...
Il raisonnera toute la nuit jusqu'au petit matin et une idée : Laisser tomber l'objectif de monter jusqu'à la Quiaca (il ne me manque que 150 kms de plat et l'altitude est la même de là où je me trouve) pour redescendre jusqu'à Salta, récupérer cette fameuse portion de la route 40 pour ensuite passer au Chili. L'inconvénient majeur et de redescendre 2000 mètres pour les remonter par la suite. Côté avantages en plus de la route : je passerai mes 30 ans à Salta, je pourrai voir la France ainsi que l'Argentine avec des gens surtout que ça sent le caca pour l'Argentine, ça promet du suspens...
10 120 kms au compteur...
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