Retour à Salta
La route 9, prise dans le sens de la monté quelques jours avant, se fait rapidement, je trouve quand même le moyen de me taper du vent de face alors que je m'en été déjà pris à l'allée sur la même route... la poisse le gars... Deux grosses journées et je suis de retour à Salta.
Mes 30 ans,
Durant la journée, je regarde France Danemark (beau match de merde, merci les bleus pour le cadeau...) m’achète plein de viennoiseries...
Plus tard dans la journée, toujours avec des viennoiseries à la main, Argentine Nigeria, l'Albiceleste doit gagner alors que jusque-là, ils n'ont rien prouvé (nul contre l'Islande et perdu 3 à 0 contre la Croatie)... L'ambiance est au maximum devant l'écran géant du centre-ville, l'Argentine gagne, passe 2ème de son groupe et rencontreront en 8 ème de finale : les bleus !
Petite soirée tranquille avec Romina, Hélène et Carolina pour mes 30 ans dans un petit restau de l'Ouest de Salta.
Une vie de chien à Salta... |
Toujours à Salta...
Oui, car je devais partir à ce moment-là normalement, mais au vu du France Argentine, qui va ce déroulé dans 4 jours et vu l'ambiance qu'il y avait pour Argentine Nigeria, je trouve ça dommage de passer le match perdu dans les montagnes... Romina et Hélène étant occupées, je retrouve Facu et Viki via CouchSurfing. Même bien occupé par leur travail, on arrive à pas mal échanger, j’apprends à faire des steaks de lentilles et fais un tour en vélo à San Lorenzo, dans la banlieue de Salta.
France Argentine
Muni de mon drapeau tricolore déplumé par le vent patagon je pars dans le centre-ville, quelque gentilles interpellations des Argentins, j'arrive devant l'écran géant. Sur un côté, une quinzaine de personnes faisant au minimum une demi-tête de plus que la foule, des blonds, des roux, des brun, des métisses et maintenant un chauve... La France ! Et si j'en étais pas sûr, ils sont tous vêtu de Quechua, comme moi !
La marseillaise se fait copieusement huée (pas très fair-play) : https://www.facebook.com/mickael.lacassagne/videos/10216879581644240/?t=0
1 à 0 pour la France, « et vous avez crié ? » m'a t-on demandé quelques jours plus tard sur la route. Bien sûr que oui !! Sensation très bizarre de sauter de joie à 15 ou 20 alors que toute la foule alentour fait la tronche (et te regarde un peu mauvais quand même!).
1 à 1 et 1 à 2, la foule explose, certain nous regarde de travers genre « dans ta face le français qui gueulait de joie à 1 à 0!!).
2 à 2 et 3 à 2, nouveau renversement de situation, on crie de joie et recevons une canette de bière vide ainsi qu'une brique de jus d'orange... Rien de bien méchant...
4 à 2, l'Argentine est à genoux, ça sent la plumée, on reste calme à ce but-ci...
L'Albiceleste et la foule pousse jusqu'au bout, le troisième but argentin ne nous fera à peine frissonner : 4 à 3 score final !
Lors de l'après-match, beaucoup viendront nous serrer la main, prendre des photos... Sanguin mais courtois l'Argentin !!
« Troisième mi-temps »
Avec Hélène, venue voir la fin du match, on parle avec quelques Français resté entre les balayeurs nettoyant les derniers papelitos. On mange à son appartement avec nos nouveaux amis compatriotes et je reprends la route pour le sud vers 16h. Mon drapeau remis à sa place à l'arrière du vélo, beaucoup me félicite. Visiblement, ils ont découvert Mbappé : Il est drôlement bon le jeune grand rasé, qu'ils me disent...
Le soir même, je me retrouve à frapper à la porte d'une ferme sur le bord de la route. C'est un couple avec quatre enfants qui m'accueillent : Tu peux mettre ta tente dans le jardin, pas de soucis ! C'est la maison de famille, ils sont là pour le week-end, les enfants sont adorable. Ils m'invitent à boire le thé puis dans un fast-food local le soir avec les enfants... L'Argentin, n'est bien sûr pas rancunier...
Cuesta del Obispo
Ca y est, je rentre dans le dur, le point de départ El Carril 1170 m, l'arrivé un col à 3450 m tout ça sur de la piste plutôt correcte et des paysages plutôt correct également :)
Abra del Acay
Plus haute route du continent américain, le panneau dit : 4895 ou 4995, ma carte dit 4972 et mon application GPS : 4901. Bref, moi je lis : Plus haut que le Mont Blanc ! Et avec un vélo chargé, ça fait pas mal sur le CV !
Gué sur la route : se mouiller les pieds pour les garder au sec... |
Redescendu à 3000 mètres après la cuesta del Obispo, me revoilà à me taper 2000 mètres d'altitude en 90 kms. Au début tranquille, ça monte raide et si j'ai pu jusque-là squatter dans des villages et ne pas dormir dehors, je me retrouve obliger à faire un camping sauvage à 10 kms du col. Bien emmitouflé dans à peu près tous mes fringues, la nuit est plus froide que celle de Humahuaca où on m'avait dit qu'il avait fait -5.
L'arrivée le lendemain se fait péniblement, passé les 4200 mètres d'altitude, je ressens vraiment le manque d'oxygène et me fatigue très vite. En plus de ça, le vent de face me gêne même si dans certains virages en épingle, il me pousse...
Gué de glace à 8h du matin... |
Arrivé au col, je me rends compte que le vent de face que je ressentais jusque-là est en fait un vent de fou comme jamais j'en ai ressenti. Aux oubliettes les désirs de faire des photos rigolotes avec le panneau de l'altitude, je m'accroche à mon vélo et décents péniblement la côte de l'autre versant.
Quelques kilomètres plus bas, le vent se ressent moins et j'arrive à San Antonio de los Cobres bien plus tard que je ne le pensais au matin. Premier rond-point, la police, je demande où est-ce que je peux dormir au chaud : Chez les militaires ! Banco !
San Antonio de los Cobres
Ancienne ville très riche en raison des mines de cuivre, la ville est désormais un petit village banal de 6 000 habitants (et pas abandonné comme le veut sa réputation, merci Pekin Express édition 2009 !). Le but premier pour m'y arrêter (en plus d'acheter un peu de nourriture et recharger ma bouteille de réchaud d'essence), c'est France Uruguay ! Le match est à 11h, je fais mes emplettes, cuisine ma confiture de fruits pas beaux donnés par les primeurs et me voilà en temps et en heure pour le match dans un petit restaurant.
Le train des nuages
Juste avant de partir de la ville en direction du viaduc du « train des nuages » de par son altitude de 4200m au-dessus du niveau de la mer, je demande à un restaurant de me remplir ma petite bouteille d'huile, pendant ce temps, un monsieur m'accoste et on commence à discuter. Il insiste pour m'inviter et après plusieurs refus, j'accepte de me joindre à lui ma petite bouteille d'huile remplie à côté de moi. Il s'appelle Alejandro et est le chef des gendarmes de la ville. Il me propose une chambre dans les locaux de la gendarmerie ainsi que de me garder les sacoches lors de mon excursion « dans les nuages ».
Le soir, redescendu au coucher du soleil par un 4x4 d'amis voyageant depuis San Juan, je retrouve Alejandro, on mange des empanadas dans un petit restaurant de la ville et je m'effondre de sommeil en retrouvant mon palace de 4 murs, 1 toit et 1 chauffage !!
Paso Sico
Après pas mal d'échanges avec les locaux, c'est le passage de Sico que je choisis pour traverser la frontière pour le Chili. Récemment inauguré d'asphalte bien lisse du coté Chilien ! Grâce à Alejandro, j'ai un contact pour Olacapato (à mi-chemin) et il me confirme que je pourrais également dormir à la frontière (au chaud!).
La route côté Argentin se fait bien malgré la piste et le vent inlassablement de face... Je suis quelque peu le train des nuages et traverse la frontière une dernière fois...
C'est sur une petite vidéo que je conclurai cet article. Les Argentins, en plus de m'avoir donné un accent espagnol bien bizarre, m'ont ouvert leurs portes pendant plus d'un an et demi, je les remercie du fond du cœur car ils ont étaint géniaux !! Gracias Argentina nos vemos a la vuelta !!
10 820 kms au compteur...
Toutes les photos de l'article au lien suivant :