15 novembre 2018

Amérique du Sud #25 Équateur Express


      L'Équateur est un pays spécial dans mon voyage, il y a beaucoup de choses dans un pays de seulement 500 kms par 500. La côte à l'ouest, l'Amazonie à l'est et au centre, la montagne qui est bien souvent la route choisie par les voyageurs à vélo. L'Équateur est également réputé dans le monde des ciclotouristes pour ces montées bien, bien raides... Je ne vais pas réellement faire les frais des "casse pattes" du fait que ma demi-sœur arrive à Quito dans deux semaines et que nous visiterons le pays en sac à dos... Mes mollets en sont ravis !

L'objectif est donc le suivant : traverser le pays le plus rapidement possible pour arriver à Quito voire plus (j'y reviens plus loin).


C'est la panaméricaine qui verra les crampons de mes roues, entre la côte ouest et les Andes c'est le choix qui me paraît le plus judicieux : c'est plat, plutôt large et avec de la belle asphalte, rendement kilomètres par jour optimal !

Arrivée à Machala

      Malgré cette volonté de monter (au centre du monde) rapidement, je fais tout de même halte à Machala. Je suis un peu en retard sur mon rendez-vous avec Fausto et accepte d'être pris en stop par une voiture, qui s'est spontanément arrêté sur la route.

Le rigolo de l'histoire c'est que Lucia, la conductrice est en fait la petite amie de Fausto. Ils ne vivent pas ensemble mais elle savait qu'il allait héberger un voyageur à vélo. Mon point de rendez-vous avec son petit ami se faisant à l'entrée de la ville, on ne se rendra compte que plus tard de la chose...

Machala 

      Je passe seulement deux jours à Machala du fait d'avoir une "contrainte de temps". La ville n'est pas exceptionnelle mais le temps passé avec Fausto, son papa et plus tard Lucia donc, me permette de bien me reposer en bonne compagnie. Je goûte les spécialités d'une ville portuaire entre coquillages et crustacés puis repars entre les bananeraies qui alimente le monde entier via un trajet pas très écolo !!


Machala - Quito

      S'en suivent trois jours de plat jusqu'à Santo Domingo sans grands intérêts sinon quelques iguanes croisés sur la route et beaucoup de fruits dans les arbres qui me remplissent bien l'estomac (bananes, mangues, goyaves...). Vient l'ascension jusqu'à Quito (500m à 3000 environ). La montée se fait par une zone tropicale et je me tape de bonnes averses en milieu de journée. De Santo Domingo, les camions ont pris la direction de la capitale par le chemin le plus court, ma route à moi qui fait un détour est donc (bien que pluvieuse) beaucoup plus tranquille et mes tympans se reposent un peu.


Problèmes de vélo !!

      Par chance, la pluie s'est arrêtée depuis quelques minutes lorsque ma chaîne casse. Je m'arrête, raccourcis la chaîne de deux maillons avant de repartir. Normalement, il faut la changer tous les 4000 kms, ne voulant pas la remplacer à La Paz où on me disait qu'il était trop risqué de d'acheter sans le vouloir de la contre façon, j'ai la même depuis Mendoza et plus de 8000 kms...

Casa Ciclista de Tumbaco 

      Et c'est pas fini... À la nuit tombée, la vis de la patte du dérailleur se tord et fait se coincer la chaîne entre la cassette et les rayons. Deuxième merde dans la journée, il me reste 7 kms avant la casa ciclista de Santiago, je termine le trajet en voiture (donnant certainement de la peine au conducteur à marcher à côté de mon vélo de nuit).

Je reste trois nuits à la casa, rencontre des suisses, des états-uniens, des espagnols et un colombien. L'endroit est paisible, je demande conseil à Santiago pour mon vélo et finalement, je décide de continuer avec mes pièces usées jusqu'en Colombie où je pourrais, paraît-il, les acheter beaucoup moins chère.

Retour pour les fêtes...

      Je me suis rapidement aperçu du problème lorsque j'ai attaqué la deuxième partie du voyage, si je continue mon tour à cette vitesse, je vais me taper la saison des pluies en Amazonie. Non pas que je sois en sucre mais l'imaginer sous la mousson ne m'enchante pas trop.

C'est lors de mon entrée au Pérou (oui, ça fait un bail déjà) que j'ai réservé mon billet pour l'hexagone où j'y passerai deux mois. J'arriverai suffisamment tôt pour profiter des fêtes en France, retrouver mes kilos perdus dans les montagnes et repartirai suffisamment tard pour éviter de (trop) me mouiller

Un peu au pif, j'avais choisi Bogota en point d'arrivée de la deuxième partie du voyage sans savoir si j'arriverai jusque-là dans les temps.

Au final, cela devrait être nickel, lorsque Audrey partira de Quito, il me restera une quinzaine de jours pour arriver à la capitale Colombienne. Ces quinze jours ne seront tranquilles que si j'avance un peu sur la route, c'est ce que je fais en allant jusqu'à Lago Agrio (frontière avec la Colombie) d'où je prendrai un bus avec le vélo pour retourner à Quito.

Quito - Lago Agrio


      C'est à ce moment là que je commence à mentir à ma famille prétextant réparer mon vélo "tranquillement" à la Casa de Ciclista en attendant Audrey. Je file en réalité à l'est en direction de la frontière. Les 40 kms de montée à la sortie de Quito sont facilités par une piste cyclable, la température baisse en approchant des 4000m et je suis congelé lorsque vient la descente sous la pluie (bien que chaude). Quelques arrêts au programme notamment la cascade "magique" et celle de San Rafael.




La route devient peu à peu plane, le contraste avec les semaines passés sur l'aride altiplano est déconcertant, l'humidité me donne la sensation d'être dans une serre et je souris lorsqu'un matin, déjeunant à l'arrêt d'un bus, un local regardant les nuages me dit "il fait un peu frisquet aujourd'hui !"

Il est 7:00 du matin, je sue déjà à grosse goûtes face à une mini montée...

C'est vert, plein d'eau et plein de vie, c'est l'Amazonie !!


J'arrive à Lago Agrio en milieu de journée, prends une douche à la station service et charge le vélo dans un bus : retour à Quito !

Toutes les photos de l'article au lien suivant :



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