27 juin 2019

Amérique du Sud #34 Guyana et Surinam

      Ce n'était pas prévu sur la feuille de route, j'ai toujours considéré qu'il me fallait choisir entre passer par l'Amazonie et l'Amazone ou bien par les trois Guyanes. Les sud-américains, eux, ne cultivant (à 95%*) que très peu d'intérêt pour les trois "ex colonies européennes", ne les considérant d'ailleurs rarement comme des pays, cela n'a pas aidé 

* source : une estimation de moi XD

Pense bête car j'étais un peu pommé...

Entre Boa Vista et Manaus, je croise Jérémy, il voyage en voiture vers Georgetown et espère arriver le 20 juin à Kourou, en Guyane française pour le lancement d'Ariane. L'idée est désormais dans la tête, germe les jours suivant.

Dès lors, tout s'est organisé très vite, via Couchsurfing, je rencontre Geovane qui se propose de me recevoir à Belém et de garder le vélo.

Direction Georgetown en avion le soir même pour retrouver Jérémy et son 4x4 10 jours après notre rencontre.

Guyana 

      C'est peut-être stupide mais vu le peu d'intérêt des sud-américains pour cette région de leur continent, j'imaginais des petits couples de retraités venant respectivement de leurs pays colonisateur coulant des jours heureux en attendant de passer de l'autre côté... rien de bien intéressant donc...

En réalité, aucun rosbif à la peau rouge écarlate dans les environs, à mon arrivée à l'aéroport, je vois énormément de "noir marron" (descendants d'esclaves).

Direction le centre en minibus, sur les 40 kilomètres qui m'en séparent, des maisons un peu branlantes bordent la route et des têtes indiennes et chinoises s'ajoutent aux noirs marrons...


Car c'est en réalité un mélange de culturel et de religion incroyable dans lequel j'ai atterri, dont certains pays (en forme d'hexagone par exemple) devraient prendre exemple...

On me dépose à côté du marché, c'est un beau bordel... Les gens roulent dans tous les sens, je manque de renverser (ou de me faire renverser) par un vélo, les trottoirs sont bien rares et j'avoue avoir un peu peur à me déplacer même à pied...


Sinon l'ambiance est totalement différente de l'Amérique du Sud que je connais (à l'exception peut-être du Nord de la Colombie). Ici, je me sens dans les Caraïbes avec un faux-semblant de l'image que je me fais de la Louisiane.

Si si, moi on me met des maisons en bois qui au moindre coup de vent s'envolent + des noirs qui jouent du saxophone + milieu humide + langue anglaise = Louisiane :)

Georgetown




      Sinon l'atmosphère particulière qu'elle dégage, la capitale du Guyana ne présente rien de très particulier, avec Jérémy, on marche dans la ville essayant de ne pas se faire écraser contemplant ce qui peut l'être...



Pont flottant

Pourquoi pas plus ?

      L'intérieur des terres est difficilement accessible sinon par bateau et les sorties touristiques sont hors de prix. En plus de ça, la seule façon de rejoindre le Suriname est de prendre un bac qui traverse le fleuve Curentyne. Le hic, est que le bateau en question est hors service depuis plus d'une semaine et que les deux pays se font la gueguerre à savoir qui est-ce qui va craquera le premier et qui sortira les sous pour le réparer... Cela nous presse un peu et nous dirigeons vers la frontière pour en savoir plus.


Springlands 


      Pas de ferry, nous décidons de rester une journée à la ville la plus proche, cela nous laisse le temps pour prendre quelques photos tout en profitant de la vie nocturne totalement débridée d'un samedi soir au Guyana... *


*c'était ironique... 

Concernant le ferry, nous avons très très peu d'informations, je décide de traverser la frontière seul mon sac à dos sur une petite barque "anciennement illégale" espérant que Jérémy puisse me rejoindre rapidement.
 

Sortie illégale maintenant indiqué...

Vu que le ferry est hors service, la manière clandestine est donc devenue l'officielle, après avoir fait tamponner mon passeport à l'immigration, on me dirige sur un petit passage très étroit entre deux maisons. À l'arrière, le linge des familles est étendu, on est clairement chez des gens puis un peu plus loin, la berge et une pirogue à moteur pour traverser le fleuve et rejoindre le Surinam.

Toutes les photos au lien suivant :

Surinam


      Arrivée "clandestine" donc, je fais du stop jusqu'à Niquerie, première ville à la frontière, direction la police pour me faire tamponner le passeport et quand j'explique que je suis arrivé en bateau, on me répond d'un ton grave : Mais monsieur, vous êtes illégal ici !!

Me viennent alors à l'esprit ces histoires qu'on entend parfois de gens qui reste en prison quelques jours se faisant traiter comme des merdes ou qui doivent payer une amende exagérément coûteuse... Tout en essayant de paraître serein, je ne fais pas le malin. Le policier passe quelques coups de fil et se rend compte rapidement qu'il n'est pas au courant des gens passent illégalement à sa frontière depuis 10 jours...

Bref, pour rester ici légalement, il me faut aller à 40 kms de là, au quai du ferry où les bureaux de l'immigration fonctionnent, eux, normalement...

Nuit sur le quai en attendant l'ouverture des bureaux...

Retour à Niquerie, Jérémy espérait un ferry de remplacement qui finalement ne viendra jamais, j'avance donc tranquillement vers Paramaribo, la capitale du pays...


Paramaribo

      Si le Guyana était anglais, le Surinam quant à lui appartenait au Pays-Bas jusqu'en 1975. L'immigration étant similaire à son pays voisin, j'avoue que voir un indien parler hollandais me fait bien marrer !


Même si quelques personnes parlent anglais, barrière de la langue est réelle et je regrette finalement le portugais !!


La capitale du Surinam à globalement toutes ses attractions dans un rayon d'un kilomètre... Pratique pour visiter la ville et heureusement car à 15h, tout est déjà fermé...


Fort zeelandia comptoir commercial construit par les hollandais au 16ème siècle 




Le jour suivant est primé pour sa productivité proche de zéro...

Direction le musée de la culture du Surinam : fermé (il l'était déjà la veille.)

Je marche jusqu'à une fabrique de rhum, pas de tour avant demain midi, en plus de ça, les 50 dollars du Surinam (7€) du coût de la visite sont en réalité 50 dollars US (45€), je trouve le prix abusé...


Retour à l'église en tenue correcte pour prendre de meilleures photos (j'ai été refoulé la veille à cause du short). Cette fois c'est la messe qui m'empêche de prendre des photos. J'y retourne à 15h30, c'est fermé...



De la pluie me fera finalement retourner bien vite à l'hôtel.

Une des satisfactions de ma journée sera ça :

J'ai remarqué que plusieurs gars avaient des cages avec un tout petit oiseau à l'intérieur. Ce sont en fait des animaux de compagnie qu'ils amènent partout avec eux, notamment au travail, et qui chante lorsqu'ils se trouvent à proximité de ses congénères, l'ambiance au taf doit être sympa...




Et pourquoi pas plus ?

      Je décide de partir vers la Guyane française, ici au Surinam, des sorties sont possibles dans la forêt (accessibles via la route et moins chères qu'au Guyana) mais là encore, j'espère (encore et toujours) avoir le confort et la liberté de la voiture de Jérémy qui attend toujours patiemment de l'autre côté...

C'est les oreilles pleine de français que je passe le fleuve et que je rentre sur ce petit bout de France en Amérique du Sud qu'est la Guyane...

Toutes les photos au lien suivant :


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