26 février 2017

Amérique du Sud #7 Chili Sud (Chili)




Retour en Stop,

      Comme je l'avais dit à la fin du dernier article, je rebrousse chemin de terre de feu en stop, il me faut 4 voitures et beaucoup moins de patience que lors de mon dernier stop (en 30 minutes / 1 heure contre 4 heures la dernière fois !). De bonnes rencontres comme un couple d'Argentins parcourant leur pays dans une sorte de van / 4x4. Ce sont eux qui me déposent au refuge près de San Sebastian où je m'étais déjà arrêté à l'allée et où ma chaîne va à nouveau tourner.


J'arrive à destination en même temps que quatre Belges et un Brésilien qui voyagent ensembles depuis Ushuaïa et partons le lendemain vers Porvenir, à l'ouest, pour attraper un ferry dont nous ne savons pas l'heure de départ. Quatre Belges, un Brésilien et un Français... Ça pourrait ressembler à le début d'une blague...


On essuie quelques averses mais la journée est globalement belle. En fin d'aprèm, deux des Belges et le brésilien partent pour arriver à 20h à Porvenir (un éventuel ferry à cette heure-ci), quant à moi, « le français », j'attends les deux belges « retardataires » qui finalement se sont arrêtés en route pour la nuit, je fais de même quelques kilomètres avant le ferry. Le lendemain, poussant la porte du ferry, je croise les avant-gardistes de la veille et passons la traversé ensemble.

Punta Arenas

     Nous nous séparons à nouveau avec mes voisins européens, eux vont à l’hôtel, moi j'ai un contact de couchsurfing. Ça c'est en théorie car il ne me répond plus et dans une ville sans logement, c'est pas génial. Je décide de manger mon repas du soir dans un parc et me fait la réflexion qu'autant cuisiner dans la nature, ça fait aventurier, autant cuisiner dans un parc, ça fait vraiment clochard !


Quelques minutes plus tard, vérité vraie, deux jeunes viendront m'offrir leur fond de frites (vraiment clochard... -.-") Bref, il commence à pleuvoir, j'ai une option d'un camping pas trop loin mais ça en m'enchante pas trop puis je me rappelle que Marta et Julian (rencontré à Buenos Aires), m'avaient conseillé les pompiers. J'ai déjà était à la gendarmerie, à la police, me voilà donc parti chez les pompiers. La première caserne me dit qu'ils n'ont pas de lit disponible, qu'ils sont exceptionnellement complets aujourd'hui, mais on me parle de la 5ème compagnie « pompe France », une caserne aillant une sorte de partenariat avec mon cher pays.

Arrivé sur place, le directeur, voyant mon drapeau sur le vélo, est tout heureux de me recevoir, j'ai en une heure basculé de rang de clochard à celui de VIP : douche chaude, machine à laver... Le rêve !

Je passe la soirée en compagnie des sapeurs-pompiers à regarder Colo Colo, l'équipe visiblement la plus populaire du pays.


Mon arrêt à Punta Arenas est principalement dû au fait que je souhaite changer mon plateau du vélo voilé et trop gros pour les montagnes à venir. Le vendeur essaye d'ailleurs de me la faire à l'envers en me mettant un plateau aux dents qui ne correspondent pas à la chaîne (et donc pas au pignon), résultat : ça craque quand je pédale. Au début serein, il me dit que ça vient de la chaîne, qu'il me faut la changer, je suis plutôt septique, on commence à monter dans les tours et me dit qu'il a assez perdu de temps comme ça, qu'il va remettre l'ancien plateau. La vendeuse avoue finalement que le bonhomme n'avait que ce plateau-là à disposition et qu'il savait que ce n'était pas bon. Elle emploie le terme de « quiproquo » j'appellerai plutôt ça « escroquerie » mais ferme ma bouche, il a encore mon vélo entre les mains... C'est finalement un petit jeune (stagiaire ou famille?) qui trouve un plateau similaire, ils changent tout de même la chaîne, usée, il est vrai et tout le monde retrouve son calme.

Le soir, je demande à rester une nuit de plus chez les pompiers, le temps de prendre quelques photos et de discuter un peu du monde...

Punta Arena / Puerto Natales

     Pas mal de vent m'attendent sur cette route. Contrairement à mes quelques jours de calvaires dans la pampa, celui-ci se calme la nuit et le matin avant de reprendre dans l'aprem. J'avance donc tranquillement et m'arrête dans les abris bus dès que ça devient trop pénible.

Puerto Natales

     Puerto Natales est la ville où se trouve les agences de réservation des campings du parc Torres del Paine (les trois célèbres pics que l'on voit dès qu'on tape « paysage Patagonie » sur Google). Il y a des treks de 4 à 10 jours mais depuis 2016, il faut réserver les campements plus d'un mois à l'avance, surtout en haute saison comme maintenant. En vélo, c'est compliqué, voire impossible et beaucoup font le choix de le shunter économisant à l'occasion les 35 € d'entrée eu parc. Je tente quand même ma chance aux agences, seules possibilités, un lit dans un campement pour 90 € la nuit > trop cher ! Je remonte donc, un peu dépité vers Cerro Castillo et m'arrête dans un refuge.

La nuit porte conseil dit-on, plutôt que faire un trek, je décide de faire seulement la rando des « pics » sur une journée. Je pars donc vers l'ouest quand le temps se gâte pour plusieurs jours d'après la météo.

Cela fait presque un mois que je ne me suis pas réellement reposé, je trouve un petit refuge de deux mètres par quatre, ce sera ma maison en attendant le beau temps...

Into The Wild


     Durant plus de trois jours, je reste seul dans mon cabanon à la « Into the Wild », bon, j'ai pas besoin de chasser le guanaco, je récupère l'eau de pluie et quand il ne pleut pas assez, je demande aux voitures qui passent (oui, ça fait pas très aventurier là non plus...).


Au programme, plein de choses dont je n'avais pas pris le temps de faire : ma vieille parka me sert à la réalisation d'une housse imperméable pour ma sacoche avant ainsi que des guêtres, réorganisation des sacoches, entretient du vélo, du réchaud, écriture du blog, tri photos ou réalisation de bracelets (oui, l'article sur l'artisanat arrive, lentement, mais sûrement).


Torres Del Paine

     Le soleil refait enfin surface et je reprends la route pour Torres del Paine, je m'arrête au camping juste avant l'entrée pour rentrer le lendemain dans le parc à l'aube (premier camping en quatre mois!).


Je profite d'un beau levé de soleil lorsque je cache mon vélo derrière quelques arbres et c'est une marche de quatre heures qui m'amène jusqu'aux fameuses trois tours...



Crevé, je redescends jusqu'aux arbres qui ont dissimulé mon vélo et décide de camper là, à l'abri des regards et du vent.



Demain, je retourne en Argentine direction El Calafate et son célèbre glacier...


Au compteur : 4654 kms (au pif car je n'ai pas le compteur sous la mains lorsque je poste l'article :) )



Toutes les photos de l'article au lien suivant :



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