Parc Eduardo Avaroa
Il est 17h00 passé lorsque je passe la frontière, les nuages menaçant déversent au loin de la neige. Les gendarmes chiliens, ne voulant pas m'accueillir, m'obligent à continuer la route, 10 kms encore à plus de 4500 m.
À défaut d'avoir de l'asphalte, c'est une descente qui m'amène à une sorte de poste frontière avec deux ou trois hôtels. J'ai des provisions et 6€ en poche (70 Bolivianos), largement de quoi rejoindre Uyuni d'ici une dizaine de jours. Le hic, c'est que je suis dans un parc et que l'entrée coûte 12€ ! Le gars qui contrôle le passeport me dit de passer rapidement devant la cabane qui vend les tickets, « Il est tard, il fait sombre, peut-être qu'ils ne te verront pas » (ça y est, je suis retourné dans la vrai Amérique Latine qui prend le gauche quand il n'y a pas le droit !). Voulant économiser l'hôtel (qui me prendrait la moitié de mon budget de 5€) je vais voir la caserne de militaires. Ce sont une vingtaine de jeunes qui passent leur service militaire de un an. Ils m'offrent un coin pour mettre la tente, puis finalement une chambre et finalement, une place parmi eux pour la soupe ! C'est plutôt bien parti pour ce nouveau pays !
Le parc est super beau, il y fait par contre très froid et je ne pourrai pas échapper aux nuits en négatif. La journée, il fait 10 pas plus et lorsque le vent se lève, on remet vite tous les habits. Aucun bout de peau de doit dépasser !!
Le deuxième jour, arrivé vers 15h et ne voulant pas toucher aux 5€ (un contrôle des billets se fait à la sortie du parc), je demande des restes à manger au petit restaurant/hotel des termes de Polques. Ni une ni deux : Assis-toi!, je t'apporte quelques chose... Une grosse assiette de légumes et une grosse assiette de riz avec du lama. Plus tard dans l'après-midi, ils me diront d'aller me baigner dans les eaux chaudes. Je n'osais pas demander aillant compris que c'était payant. « C'est gratuit pour les voyageurs à vélo qui n'ont pas d'argent ». Le soir, Tomasa, la gérante, me donne également à manger ainsi qu'une petite pièce pour mettre mon matelas... Bref, je ne vais pas raconter toutes mes fins de journée mais c'est plus ou moins tous les soirs comme ça !
petit bain à 39 degrés... (le calme avant la tempête...)
La neige !!
Au départ de Polques, la journée était plutôt bien partie, je me fais inviter par des ouvriers à petit-déjeuner (ils ont dormi dans la pièce à côté de moi). Niveau route, la piste est plutôt correcte, mais le vent d'Ouest se lève et c'est précisément ma direction. Je ne râle pas trop car la veille, je l'avais de dos (Sud > Nord). La matinée est difficile est les nuages menacants.
Je grimpe, je grimpe et enfin, la descente tant espéré ! C'est là qu'il commence à neiger et pour bien enfoncer le clou, la piste est ultra défoncée. Un porte-bagage avant se dévisse, me faisant perdre l'aimant de mon compteur et du temps à le réparer. Je me rends compte que la journée sera longue et poserai ma tente de nuit près de la laguna colorada. Durant la nuit, il vente, il neige... Je me réveille quelques fois mais vêtu de tous mes habits, je n'aurai pas froid.
La méthode de l'oignon comprend :
En haut : deux bonnets, une cagoule, un t-shirt manche longue, un t-shirt, deux polaires classiques décathlon, une doudoune en plume.
En bas : Je garde mon cuissart de cycliste, mon pantalon chaud type polaire, trois paires de chaussettes (normales, de mouton et d'alpaga)
En plus de ça : un drap de couchage, un sac de couchage 0°, un pancho en laine pour envelopper les pieds le tout sur un matelas gonflable, un isolant de 10mm et une couverture de survie sous la tente.
Je ne sais pas si on appelle ça la méthode de l'oignon pour le fait d'avoir plein de couche ou bien pour l'odeur au matin d'avoir dormis avec les fringues utilisées la veille pour pédaler...
En parlant de matin... en voilà une journée qui commence plutôt mal...
Le temps ne s'arrange pas et les gardes du parc que je rejoins à côté du lac m'interdisent de continuer dans ce qu'ils appellent le « vent blanc », un blizzard très froid aillant tué des locaux un peu trop sûr de leurs capacités à pouvoir ce dirigé dedans.
Repos forcé, mais bienvenue dans une chambre d'hôtel prêté pour cas de force majeure :)
Les gardiens de ma bici... |
Le lendemain, à l'aube, le soleil est de nouveau parmi nous, je continue la route en poussant le vélo sur un chemin longeant le lac (une dizaine de kms).
De l'autre coté, m'attendent d'autres gardes qui me proposent de m'ammener 30 kms plus loin à la sortie du parc, j'accepte (je ne pourrais jamais y arriver dans la journée vu l'état de la route) et arrive sur les coups de 15h là où, une fois de plus, on me proposera un lit ! En ce qui concerne le ticket du parc, les gardes me font payer les 70 bolivianos que j'ai, me voilà sans argent ! Suite à cet épisode de neige, cette partie du parc fermera près d'une semaine et beaucoup de gens me demanderont « mais tu étais où pendant la tempête de neige ?? »
Villamar / Tanil Vinto
Enchaînement de petits villages dans lesquels je vais aussi trouver refuge gratuitement. Parfois dans des hôtels en mode demi-pension et douche chaude ou simplement dans des salles de classe vide, les Boliviens trouvent toujours moyen de ne pas me faire dormir dehors !
laguna negra
Les Boliviens :
Car c'est un peu anxieux que je donne mes premiers coups de pédale sur le sol Bolivien. Il faut dire qu'il n'a pas vraiment bonne réputation chez ses pays voisins. Il n'aimerait pas beaucoup le « gringo » qu'il négligerait, ignorerais voire qu'il fustigerait... « Ils n'aident que par intérêt financié », « ils ne te donneront jamais à manger »... Je ne sais pas de quoi sera fait la suite mais jusque là, ils sont loin de cette réputation qui leur colle à la peau ! Même sans argent, je mange bien et dors au chaud !
Salar d'Uyuni
C'est avant le levé du soleil que je m'élance dans le plus grand désert de sel au monde (150 x 100 kms). Passé les quelques premiers kilomètres de sel souillé par les 4x4, le lac de sel peut montrer sa splendeur, parfois lisse, avec des stries et même miroitant le ciel lorsqu'une couche d'eau vient le recouvrir...
Je rejoins le centre du salar et sa petite île à une cinquantaine de kms de la « cote ». Beaucoup de touristes, une famille de français m'achète un ticket d'entrée pour pouvoir accéder aux points de vue de l'île, je mange au restaurant de l'île contre le nettoyage d'une cinquantaine d'assiettes et je rejoins deux allemands voyageant également à vélo. Ils n'oublient pas de me rappelle la coutume du voyageur à vélo sur le Salar qui est de...
Je rejoins le centre du salar et sa petite île à une cinquantaine de kms de la « cote ». Beaucoup de touristes, une famille de français m'achète un ticket d'entrée pour pouvoir accéder aux points de vue de l'île, je mange au restaurant de l'île contre le nettoyage d'une cinquantaine d'assiettes et je rejoins deux allemands voyageant également à vélo. Ils n'oublient pas de me rappelle la coutume du voyageur à vélo sur le Salar qui est de...
poser nu avec son vélo...
Le lendemain matin, je pars vers Uyuni, je remercie la technologie GPS car suivre la direction de l'île centrale au désert ça va, mais aller du centre vers l'extérieur, c'est beaucoup plus compliqué !
La route elle aussi est bien difficile, monotone, parfois en très mauvais état dû aux crevasses dans le sel, ce n'est que le sur lendemain que je retrouve la civilisation, le téléphone et de l'argent ! La suite sera beaucoup plus "connecté", asphalté et certainement bruyante, direction Potosi, Sucre et La Paz. Les touristes Petite brève pour terminer cet article... Je rencontre beaucoup de touristes ces derniers jours qui font des tours avec des agences en 4x4. Ils sont toujours à fond lorsqu'on discute "C'est génial ce que tu fais !" "Tu as bien raison d'en profiter !" "Et quasiment sans argent ??" "C'est énorme !!" "Tu connais Nu et Culloté ??" Ça réchauffe le cœur même si ça me gêne que l'on me prête autant de mérite et comme je le dis souvent lorsqu'une personne me dit « t'as du courage ! », je réponds simplement que j'en avais plus à revenir à mon bureau tous les matins à me retapper 8 heures de boulot devant un écran d'ordinateur... Si l'occidental et « à fond » derrière moi, je remercie également de (très très) rares locaux et leurs "Bah, pourquoi tu voyages comme ça ??" et certains propriétaires de magasin « t'as pas d'argent ?? Bah pourquoi tu voyages alors ?? »... Ça me fait redescendre sur terre...
La route elle aussi est bien difficile, monotone, parfois en très mauvais état dû aux crevasses dans le sel, ce n'est que le sur lendemain que je retrouve la civilisation, le téléphone et de l'argent ! La suite sera beaucoup plus "connecté", asphalté et certainement bruyante, direction Potosi, Sucre et La Paz. Les touristes Petite brève pour terminer cet article... Je rencontre beaucoup de touristes ces derniers jours qui font des tours avec des agences en 4x4. Ils sont toujours à fond lorsqu'on discute "C'est génial ce que tu fais !" "Tu as bien raison d'en profiter !" "Et quasiment sans argent ??" "C'est énorme !!" "Tu connais Nu et Culloté ??" Ça réchauffe le cœur même si ça me gêne que l'on me prête autant de mérite et comme je le dis souvent lorsqu'une personne me dit « t'as du courage ! », je réponds simplement que j'en avais plus à revenir à mon bureau tous les matins à me retapper 8 heures de boulot devant un écran d'ordinateur... Si l'occidental et « à fond » derrière moi, je remercie également de (très très) rares locaux et leurs "Bah, pourquoi tu voyages comme ça ??" et certains propriétaires de magasin « t'as pas d'argent ?? Bah pourquoi tu voyages alors ?? »... Ça me fait redescendre sur terre...
11560 kms au compteur...
Toutes les photos de l'article au lien suivant :