19 septembre 2018

Amérique du Sud #21 Titicaca - Canyon del Colca (Pérou)


Sortie de La Paz

     Le téléphérique ! Afin de s'éviter bien deux heures de montée dans les rues étroites de la ville (qui plus est, remplies de chauffards), pour sortir de la cuvette, le cyclovoyageur préfère bien souvent la technologie des transports aériens... La route vers le lac Titicaca se fait sur un faux-plat descendant qui compense largement un petit vent de face...

Lac Titicaca

     Je choisis de contourner le lac par le nord. Principalement pour éviter les touristes sur la côte sud. Trois jours où je roule à 70 kms par jours en moyenne à longer des paysages magnifiques sur une route parsemée de petites montées et de descentes semblables aux côtes du sud de la France. Il faut dire qu'avec ses 190 kms par 80, le lac navigable le plus haut du monde (3800m), ressemblerai à s'y méprendre à une petite mer...


 

Dodo dans une petite cabane abandonnée à 50 mètres de la frontière Bolivie - Pérou (couché de soleil)
Levé du soleil de ma petite cabane
J'en prends plein les yeux pour peu d'effort physique, ça change et ça fait du bien !





Juliaca

     Nouvelle Casa de Ciclista sur ma route (cela sera assez courant jusqu'en Colombie), c'est chez Geovani que j'arrive en milieu d'après-midi, rejoint en fin de journée par Carolina, une vénézuélienne descendant le continent.


Je passe une semaine à me reposer entrecoupée d'une sortie à Amantani, une île à une petite dizaine de kilomètres de la côte du lac et deux jours au Canyon del Colca à 300 kms au sud ouest de Juliaca que je ferai en stop, à pied et en bus.

Le Gringo

     Si les changements culturels depuis la Bolivie ne sont pas réellement frappant du fait de la culture andine commune aux deux pays, mon arrivée au Pérou me fait me sentir bien étranger avec ma peau blanche, mon crâne rasé et mes 40 cm de plus que la moyenne des locaux. « Le Gringo », le Blanc qui aux yeux des Péruviens est bourré de fric et dépense sans compter. Ma première expérience se fait pour aller sur l'île, sympathisant avec un groupe de Péruviennes, je me rends compte que je paye le double du trajet de bus. Échange un brin virulent avec le chauffeur appuyé par les filles « c'est pas normal qu'il paye plus cher, c'est le même trajet », je renonce à mon argent contre un gros mollard sur le pare-brise du chauffeur. Pour le bateau menant à l'île, le gamin essaye de me faire payer 10 soles au lieu de 5 sans me rendre la monnaie mais en insistant, il m'en rendra la moitié. Au retour, j'avais le compte, je crois que c'est la meilleure des solutions dans ce pays : demander à un local le prix et donner l'appoint.

L'île d'Amantani



     Une île « patatoïdale » de 4 kms par 4 à 5 kms de la côte. Elle contient deux sommets Pachamama et Pachatata (maman et papa). Respectivement 4120 m et 4085 m, regardant l'application et l'altitude des sommets, je me dis « ils se sont trompé, c'est du 200 ou 250 m maxi au-dessus du niveau de la mer... oubliant que ce n'est pas la mer ! Bref, petit village sans grand intérêt, je monte les deux sommets et profite de la vue (le voilà l’intérêt!).




Canyon del Colca

     Deuxième sortie depuis Juliaca, le second plus grand canyon du monde après le grand canyon des USA (oui j'ai découvert la fonction barrer). Le plus profond, pour 163 m se trouve à 100 kms à l'Ouest ce celui de Colca. Bref, j'arrête la culture, certain ne vont plus suivre...

Mon arrivée dans le parc (payant) se fait clandestinement, Paul, le chauffeur de bus touristique qui me fait passer l'entrée me lance :
- On va dire que tu es un vénézuélien venu travailler ici !
- Heu, je suis pas certain d'avoir une tronche semblable à celle d'un Vénézuélien
- T'inquiètes pas, ça va marcher !!
La personne responsable des billets et deux policiers sont là, sous une grande arche.
- C'est un Vénézuélien venu travailler, il faut le traiter comme un esclave ! Je baisse la tête (de honte, je crois) et entrons dans le parc.

Paul me prévient qu'il y a beaucoup de contrôles du billet dans le parc, je ne sais pas comment je vais gérer ça entre radinisme de payer 17€ pour seulement deux jours, peur de se faire attraper sans billet et simple principe d'honnêteté. (j'avoue que ce dernier point est vite oublié par le fait que le gringo que je suis va forcément ce faire arnaquer dans la suite du voyage)

Après une nouvelle et cette fois bonne expérience avec l'église, je pars très tôt le matin du sanctuaire de dieu pour faire la randonnée au fond du canyon (pour ne pas avoir de contrôle de billet). Descente en partie de nuit, petit dej au fond du canyon et remonté plutôt raide mais avec les paysages cette fois ! À la remonté, contrôle de billet que par mes gardes, j'ai laissé à l'hôtel... L'excuse passe comme une lettre à la poste.


Je marche en faisant du stop pour les deux points de vue se trouvant sur la route : Mirador Tapaï et Cruz del Condor. Ce dernier est l'endroit le plus connu du Canyon pour la présence des Condors tôt le matin. Il est 12h, le ranger qui fait le contrôle des billets monte justement dans le minibus qui me dépose en stop au point de vue...

Certainement la bienveillance de Beubeu XVI !




Un condor pour moi tout seul !


Retour à Juliaca et à la Casa de Ciclista, alors que nous n'étions que deux avec Carolina, une vague de cyclovoyageurs sont arrivé : Espagne (dont quelques Basques), Colombie et Argentine se sont rajouté à Venezuela, Pérou et France... Marine Le Pen, si tu vois cette image, ferme les yeux, ça va piquer :

Une salade de fruits comme dirait Kato...

13 000 kms au compteur et c'est maintenant certainement l'endroit le plus connu (et touristique) qui fera l'objet de la prochaine étape : Cuzco et son fameux Machu Pichu !


Toutes les photos de l'article au lien suivant :


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