20 octobre 2018

Amérique du Sud #22 Cusco et alentours (Pérou)



Juliaca – Cerro Colorado

      Trois jours où la route ne présente rien de particulier. Optimiste, je tente un camping sauvage rempli d'espoir de dormir au chaud dans mon duvet mais la nuit est froide, je me réveille plusieurs fois pour empiler les couches de vêtements, au réveil, le givre est au faîtage de ma tente, c'est pas encore le temps de dormir dehors et préférerai les écoles pour les jours suivants.

Profitant de leur arrêt dans les termes de Aguas Calientes, je rattrape le groupe des Espagnols, nous allons ce jour-là jusqu'à Pitamarca où nous laissons les vélos chez un local pour partir visiter le Cerro Colorado.

Cerro Colorado

      C'est à 3 heures du matin que nous prenons le camion avec les locaux qui montent travailler à la montagne.
Trois raisons de monter à cette heure-ci : 
-C'est moins cher pour le transport (même si le gringo paye une nouvelle fois le double).
-Nous verrons le soleil se lever sur la montagne.
-Nous ne payerons pas l'entrée du parc à cette heure-ci. (ça compensera du transport...)

Pendant deux heures, on est serré comme des sardines, l'air est irrespirable entre poussière et pollution d'un camion aillant certainement fait la ou les guerres et il ne nous manquerait que la petite étoile jaune sur nos fringues dégueulasses...

Après une bonne heure de marche, nous arrivons à la montagne, malheureusement, le soleil n'est pas au rendez-vous caché par un ciel bien trop voilé. Nous profitons quand même du lieu où nous sommes (pour quelques dizaines de minutes) les trois uniques visiteurs.


Plus tard, le soleil pointe le bout de son nez, les touristes le bout de leurs objectifs, l'ambiance est tout autre.


L'art de cacher la foule...

La route de la mort version Pérou

      Si je n'ai pas voulu faire la "route de la mort" Bolivienne par principe de ne pas prendre plaisir là où beaucoup ont perdu la vie (et perdent encore la vie), j'aurai eu la version péruvienne lors de la descente du Cerro Colorado.

Pour économiser un peu d'argent, nous prenons une nouvelle fois un camion (prix local cette fois). Surprise, il est plein de chevaux, nous devrons monter sur le toit. Jusque-là, rien d'extraordinaire, mais c'est sans compter sur la route que nous n'avons pas vu le matin alors qu'il faisait encore noir.

Perché à 2 mètres 50 sur un camion branlant longeant des précipices de fous la descente est ultra impressionnante. Sur le blog, j'ai peut-être déjà (ou vais) taper sur les Péruviens pour leur façon de conduire pitoyable mais là j'avoue que le gars était sérieux. C'était vraiment un moment extraordinaire certainement dû au fait qu'on ne s'y attendait pas du tout et qu'on se sentait finalement privilégier à parler avec les locaux sur notre perchoir loin de la foule laissé sur la montagne... 



  

Retour à notre camp de base de Pitamarca, je repars le lendemain vers Saylla et la maison de Santos.

Réveil quelque peu bruyant...

Sur la route, un peu de pluie, un peu de vent et beaucoup de pain ! Arrivant dans le village d'Oropesa, je passe devant une boulangerie avec un four à pain à l'extérieur : Chouette, je vais aller demander du vieux pain ! On me donne un pain énorme de 40 cm de diamètre pour 5 d'épaisseur (un bon goûter!). Un peu plus loin, une autre boulangerie, puis une autre, des deux cotés de la rue c'est blindé ! Au total, ce sont 80 fours qui fournissent 250 boulangeries pour seulement 6500 habitants dans ce qui est en fait la capitale du pain. Une autre boulangerie (où je demanderai des provisions pour un prochain goûter) m'affirme qu'il y a de la place pour tout le monde et que chacune d'elle tourne bien !! Bref, c'est le cœur et le ventre lourd que je quitte ce petit bout de paradis :')

Cusco

      C'est donc de Saylla que je rayonnerai pour visiter Cusco et ses environs. Sur quelques jours, j'arpente la ville avec le Free City Tour qui comme son nom l'indique, te coûte 15 soles de pourboire obligatoire... 



Des règles au Pérou !

      Alors que je ressors du marché central, je m'assois en tailleur sur un banc public. Devant moi, mes légumes moches récupérés quelques minutes plus tôt. Arrive une voiture de police à côté de moi, un policier descent et m'accoste :
-Bonjour, d'où est ce que tu viens ?
-De France
-Et, c'est comme ça qu'on mange en France ?
Je comprends qu'il y a quelque chose qui ne lui convient pas sans comprendre...
-Heu oui... Me vient l'idée que le « bordel » devant moi peut le gêner et enchaîne : Mais j 'ai ma petite poubelle, et laisserai tout propre en partant !
-Ce n'est pas ça le problème, le soucis est que tu as tes pieds sur le banc !
Un peu interloqué (les bancs sont bien plus dégueus que mes chaussures...), sans bouger mon tronc, soulève mes jambes, les écarte et pose mes pieds sur le sol. -Comme ça, ça va ? je lui lance (un brin moqueur je crois)
-Oui, me répond-il avant de repartir...

Je m'excuse auprès d'un petit vieux, avec qui j'étais en train de parler avant l'arrivée de la police. Visiblement, il paraît aussi surpris que moi... Et dire que pendant ce temps, les péruviens conduisent comme des trous du cul sur toutes les routes du pays sans être emmerdés...


Le deuxième jour, je visite l’intéressant site de Sacsayhuaman et perds mon temps à visiter deux des autres sites du billet touristique d'une journée (je shunte le 4 ème déjà trop déçu...)



Retour à Cusco, voulant profiter du coucher de soleil, je monte à côté d'une église qui offre un beau point de vue de la ville. Mon téléphone sonne une notification messenger : Salut Micka, t'es où ?


C 'est Bastien, un ami rencontré en Aveyron. Il est arrivé dans les Caraïbes via un bateau-stop et décent l’Amérique du Sud en sac à dos jusqu'en Argentine. Nous savions que nous allions nous croiser, un jour, et bien ce sera à Cusco, il se trouve à moins de 500 mètres de là où je me trouve.

Retrouvailles donc, il me parle rapidement d'un treck qu'il compte faire avec Elliot, au Choquequirao dans trois jours. Action Réaction, aillant déjà mon billet pour le sur-lendemain pour le Machu Picchu, je partirai directement du Machu vers le point de départ de la rando du Choque.

Machu Picchu


      C'est un programme chargé qui m'attend, je pars de nuit pour le Machu Picchu. Au départ du bus, un groupe de Français ne donnant pas envie de voyager en groupe tellement ils s'engueulent. Arrivé à 4h du matin au terminus de ma journée, je pose mon matelas dans une petite cabane en bois probablement utilisée pour les jours de marché. 2 heures de sommeil plus tard, je me réveille et entreprends (après un premier taxi) une marche de 20 kms jusqu'à la cité dans les nuages. C'est comme je l'avais imaginé : bourré de touristes !!

Tentative de cacher la foule...


C'est seulement après 15h30 alors que le soleil commence à rougir que la masse commence à se retirer laissant un peu plus de magie se propager dans l'atmosphère. À ce moment là, je kiffe grave même si rester si « tard » me promet un retour de nuit avec la frontale... 



Le retour de nuit (bien qu'encore tôt) est compliqué tant les voitures-taxi se font rares et je pense bien louper le départ du treck de demain avec Bastien et Eliott. C'est finalement un camion de menuisier qui me permet de récupérer à temps, un bus pour Cusco.

Choquequirao

      Arrivé vers 2h du matin à Cusco, je traverse la ville à pied pour rejoindre le terminal qui me permettra de prendre un bus pour le Choque ainsi que retrouver les gars. C'est une bonne heure et demi de sommeil cette fois qui m'attendent au premier étage du terminal, très mauvaise idée par ailleurs car même si je dors très bien, les garçons ne me trouvent pas. S'en suit une bonne heure de quiproquo au téléphone à savoir quel est le con de nous qui n'est pas au bon terminal...

Entre bus, stop et marche, nous arrivons au départ de la marche. Une sorte de « W » avec au milieu les ruines du Choquequirao et de part et d'autre, un dénivelé de 1600 mètre pour rejoindre la rivière. Le décor ne change donc pas beaucoup, il n'est pas exceptionnel et la couverture nuageuse n'arrange rien. Nous sommes loin de l'extraordinaire dont nous avions tous les trois entendu parlé...



Pour les ruines, ne voulant pas payer, nous n'en verront qu'une partie avant de jouer à cache-cache avec le garde puis quitter le parc (où nous croiserons un autre garde nous demandant nos billets haha!).


Car c'est certainement là que le Choque tire son épingle du jeu, accessible qu'à pied et un minimum de 1 jour de marche aller, on est loin de la cohue du Machu Picchu...


Les super poulets, aillant le pouvoir, avec leur capes, d’échapper aux aigles affamés!
La suite à Cusco n'est pas très glorieuse mais fait aussi partie du voyage, une diarrhée me fera rester 3 jours à l'hôtel où se trouve Bastien et Eliott, dû à l'eau bu dans le treck ? Je préfère « perdre » ces trois jours-là plutôt que pédaler avec un mal de ventre comme jamais je n'en ai eu d'autant que la route à venir s'annonce bien compliquée...

Au compteur : 13 550 kms...


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